C’est la honte - finale

Revenons sur l'affaire BlackM, avec quelques mois de recul. Parmi les réactions indignées et indignes des personnalités de gauche, l’une des plus choquantes – outre celles de Mme Azoulay, ministre de la cultre, et Mr Todeschini, secrétaire d’état aux anciens combattants – est celle de Claudy Siar.

Claudy Siar est un animateur radio, entre autres. Il est très très connu de la communauté antillaise, car il est le fondateur de Tropiques FM, « LA » radio antillaise parisienne. Il est occasionnellement chanteur, animateur télé, et a même occupé une fonction ministérielle en 2011-2012. Bref c’est une personnalité influente, engagée, notamment dans la cause africaine.

Claudy s’est emparé de la polémique BlackM avec la délicatesse d’un bulldozer, en se fendant de plusieurs tweets appelant presque à l’insurrection des noirs : « Levons nous. Dans cette crise identitaire française vérolée par le racisme, il n’y a que des larmes et du sang. L’heure n’est plus à la lâcheté » et « Les @RobertMenardFR et les autres ethnocentriques veulent en découdre ? Nous sommes prêts. L’injustice faite à BlackM seront vos sudètes ». Les sudètes ? le territoire annexé par le Hitler ? Munich ? bravo, on est pas loin du fameux Point Godwin.

Le site sulfureux FdeSouche, encore lui, a gentiment rappelé à Claudy qu’il s’était lui-même insurgé et avait obtenu l’annulation d’un concert pour commémorer les victimes de l’esclavage en 2006. Cela l’a semble-t-il ramené à la raison puisqu’il a supprimé les tweets sus-cités. Il continue son « combat » mais s’est tourné vers autre chose, un énième massacre en RDC. Il est vrai que c’est moins risqué.

Claudy Siar est devenu un Lilian Thuram, un « intellectuel » auto-proclamé pourfendant le racisme anti-noir. Qu’importe qu’il se retrouve à défendre un noir homophobe antisémite et anti-français, il est noir il est forcément victime.

Claudy Siar est une ordure.

Pour terminer, la réaction du principal intéressé, BlackM, qui a posté un message sur sa page Facebook. Quand on lui a posé la question samedi de la raison pour laquelle il avait accepté de faire ce concert, il avait fait une réponse limite « wesh on va s’amuser ». Tel n’est pas le ton de la réponse officielle deux jours plus tard : « Moi Alpha Diallo, enfant de la république, petit-fils de tirailleur sénégalais, ces mêmes tirailleurs sénégalais qui ont vaillamment combattu à Verdun… »

Outre le décalage quelque peu ridicule entre ce ton et son style habituel, qui fait légitimement penser qu’il s’est un peu fait aider, on peut s’interroger sur le fait que l’artiste évoque son grand-père guinéen. Il y avait de nombreuses troupes africaines diverses au sein du prestigieux corps de troupe des tirailleurs sénégalais, mais pas de guinéen semble-t-il. Et le grand-père s’appelant Alpha Mamoudou Diallo, équivalent guinéen de nos Durand et Dupont, il est pratiquement impossible de vérifier la véracité de cette déclaration. Alpha aurait-il profité de l’émotion de ses congénères et défenseurs pour s’inventer un grand-père ancien combattant ? Mais qui ça intéresse ?